Les semaines qui ont suivi je n'ai pas revu Postman. On fixait des rendez-vous, j'annulais puis il annulait à son tour. J'étais dans le premiers mois de ma formation, il enménageait dans un appartement et le froid entre nous ne cessait de perdre encore en tempèrature. Autrement dit une démotivation totale pour folâtrer sous les draps avec lui dans ce cadre.

Il venait me parler et cela se terminait toujours de la même manière: dispute et reproches.


Alors je me suis tue.


Monsieur est revenu quelques temps plus tard, ça n'allait pas du tout. Un gros coup de déprime, complètement perdu il ne s'y retrouvait plus, s'engageait dans des chemins sans rien y comprendre et cherchant du réconfort auprès d'une "amie"
.

Bête comme je suis je l'ai écouté, rassuré et conseillé à nouveau...beaucoup trop magnagnime décidément.


A la suite de cela, j'ai accepté sa proposition de venir jeter un oeil sur son logement dont il ne cessait de faire des éloges, partagée entre ma curiosité et ma libido suractive...Bon soit, restons honnête, surtout motivée par une envie de cavalcade et n'ayant pas d'autre homme disponible pour cette nuit :) ôooooo pas bien.


Pour ma défense (petite plaisanterie je précise, pas de justification ici) il n'avait pas manqué d'y faire allusion lui aussi et m'avait fortement motivée à venir me perdre dans cette satanée ville de N. :)


Après avoir tourné pas moins d'une heure grâce à ses merveilleuses indications compilées à mon déplorable sens de l'orientation  je trouve enfin une place  perchée contre un flanc de colline et me dirige vers son appartement dans la nuit noire.


Il m'ouvre la porte uniquement vêtu d'un boxer blanc qui moule magnifiquement ses jolies fesses rebondies et me regarde fixement sans mouvement aucun ce qui m'incite à lui faire une bise, un peu destabilisée par cet accueil glacial et une tête d'enterrement qui ne me semble pas de circonstance.
J'ai bien fait de commencer par le bas décidément...il ne lui a pas fallu 5 secondes pour m'irriter car je sais pertinnement comment la soirée va évoluer rien  qu'à voir son visage.

Il ne coupe même pas la télé, ne me fait visiter aucune pièce, ne me propose pas de verre d'eau, s'allonge mollement sur le lit en me disant de faire attention car  "les matelas d'eau c'est fragile".

Merveilleusement érotique tout cela. Je m'installe pas trop loin de lui et vient l'embrasser.avec un sourire engageant pour qu'il se déride et celui-ci semble l'éviter (ce qui est pour le moins vexant!) Je lui demande au minimum une explication. "J'le sens bien qu't'as fumé". C'est vrai j'avais oublié que j'avais arrêté lorsque nous nous étions rencontré, néanmoins j'ai quand même eu la décence de prendre un chewing gum et remettre une touche de parfum avant de venir le voir alors je ne dégage pas non plus une odeur telle de tabac froid...et combien même, je trouve son attitude bien plus puante qu'une cigarette en l'occurence.


Passons, petit moment de silence où je m'éloigne, frustrée et contrariée de perdre mon temps avec lui à regarder une émission de télé-réalité merdique. Si je n'avais pas perdu tant de temps à venir je pense que je serais repartie déjà. Mais non, je m'entête à assouplir encore mon comportement pour réussir à établir une communication entre nous sans m'arrêter au mur déjà haut qui nous sépare. Petit à petit je m'approche, caresse gentillement son bras, évite d'embrasser ses lèvres et me rabats sur ses épaules, lui a déjà la main sur mes seins (pouet pouet? C'est son niveau non?) et en moins de deux minutes je suis déjà entièrement nue. C'est à peu près le moment qu'il choisit pour ne plus me toucher du tout, fortement emballé par l'idée d'une fellation vu la manière qu'il a d'essayer d'attirer ma tête. Tiens je ne pue pas là...amusant :)


Bein tu peux creuver mon con! ^^ En traduction polie, j'esquive subtilement ses incitations en le caressant avec ma main et en gardant mon visage à bonne distance de son sexe. Il ne tarde pas à me dire stop. Je reste un peu bête sur le coup vu qu'il ne se passe rien de bien fôlichon et que je ne l'excite pas depuis plus d'une minute ou deux.
"J'ai envie de jouir". Il faut bien se figurer le ton  avec lequel c'est dit: froid, extèrieur, terne. Autrement dit si le braquemard devant mes yeux ne se dressait pas, je ne le croirais pas une seule seconde.


Il commence à m'embrouiller sur sa libido, me disant qu'il ne veut pas que ça dure deux minutes (ouais c'est ça...dis-le que t'as JUSTE envie d'une turlute) et qu'il vaut mieux qu'il jouisse maintenant pour que ça dure plus longtemps ensuite.


Dans un grand moment d'égoïsme, je m'inquiète essentiellement du fait qu'il puisse recommencer dans pas trop de temps en mon fort intèrieur (rire) mais en face de lui je n'ai pas la moindre réaction qui puisse me trahir sur le fait que je vois clair dans son jeu et qu'il peut aller se brosser en ce qui me concerne.


Mais voilà le meilleur moment selon moi de la soirée car ce cher Postman se lève et m'annonce le plus naturellement du monde qu'il va "aller se finir" , classe, élégance, charme, l'homme par excellence non? Sur le moment je ne l'ai pas pris au sérieux et ait assisté stupéfaite à la scène: une porte qui se ferme, des gémissements et une chasse d'eau pour revenir s'allonger avec la même molesse à mes côtés, plus préocuppé par "secret story" que par ce qu'il vient de faire.


A se demander jusqu'où il peut aller sincèrement, autant là j'en ris beaucoup, autant sur le moment j'étais frustrée et très en colère face à ce manque de respect inqualifiable. Je me suis rhabillée, que faire d'autre honnêtement? Il venait d'anéantir ma libido pour un moment et si je ne le connaissais pas autant j'aurais vraiment douté de mon sex appeal. Mais le pire et c'est là une interprétation très personnelle c'était le silence...rien n'est pire pour moi que l'ignorance, ça ferait bien parler les psys ça.


Alors je lui ai demandé ce qui se passait, pourquoi il était comme ça en somme...mauvaise, très mauvaise idée j'ai ouvert la boîte de Pandore avec ma question. Ses yeux bleus vides, inexpressifs se tournés vers moi et il a commencé à geindre: "J'ai mal à la tête, oui l'appart est grand mais ça me plaît pas,j'ai couché avec une nana, une fille bien mais elle s'attache. J'ai envie qu'on s'occupe de moi tu comprends personne fais attention à moi, et blablabla" Naturellement, trop heureux de pouvoir jouer les Caliméro au maximum et s'attendant à ce que je le plaigne bien le pauvre garçon... Mi-sè-ra-ble.


J'ai regardé l'heure et silencieusement l'ait laissé déblatérer, juste pour le fun, voir combien de temps il pouvait ignorer la maîtresse qu'il invite chez lui, qu'il ne respecte pas, n'écoute pas, ne cajôle pas et j'en passe. Au bout de 30 min j'ai craqué quand même et à partir de là, les choses ont prises une autre tournure....

(à suivre)

Après cette petite remise dans le "droit chemin",je me demandais quelle émotion dominerait chez lui:La honte?La colère? Je me disais ne pas avoir été très cool quand même mais il avait vraiment tendu le bâton pour se faire battre.


A ma grande surprise il est passé par les deux phases citées mais au final lorsque je lui ai fait comprendre que s'énerver contre moi ne lui servait à rien il a senti s'échapper sa fameuse perspective "de l'faire" comme il disait et il s'est d'un coup fait tout mielleux.C'était d'un prévisible...:)


Des textos,tous les jours plusieurs,pour me voir,savoir quand où comment.Des nouvelles,des remarques parfois faussement romantiques...j'aurais préféré qu'il me fiche un peu la paix et retrourne auprès de ses prétendues autres nanas...Il en faisait des tonnes et trop souvent,à la fin je ne répondais plus à aucun message d'autant plus que je savais qu'il guettait mon arrivée sur msn le soir.


Apparemment c'est vrai,l'effet peste,c'est payant.


Un soir que nous discutions comme à l'accoutumée il a réussi à être moins comment dire...lourd et là il m'a fait un peu envie(enfin!) j'ai donc accepté de le voir,aussi pour que ce soit fait(mais non pas "la chose" comme il dirait héhé) et qu'il cesse de me poser la question.

Lorsque je l'ai vu débarquer dans une voiture faussement tuning,enfin tuning moche et jaune canari j'ai pensé à Florence Foresti...et au chanteur de Gold.Postman a un visage très...particulier.Il semble limite indépendant de son corps plutôt bien taillé,non parce qu'à l'étage y a quelque chose qui vous dérange.C'est difficile à décrire mais disons qu'heureusement qu'il a les yeux bleus parce que de ses traits c'est tout ce qu'on garderait...
Ne voyez aucune critique perverse destinée à l'enfoncer dans ma description car vous vous tromperiez,je décris uniquement mes pensées et impressions sur l'instant:je le trouve vide et inexpressif avec ce regard "bovin".Je pense fortemment à cet instant que ce type n'a pas de chance car son physique correspond tout à fait à sa personne.


Comme à l'accoutumée j'agis le plus indépendamment possible de mon ressenti et lui propose d'aller prendre un verre tous le deux vu il n'est pas trop tard.C'est ce que j'avais garanti dès le départ d'ailleurs,discuter en face,voir si nos envies de croisent ou pas.
Il me répond qu'il préférerait qu'on aille dans un endroit plus tranquille,il n'aime pas être au milieu des autres...Bon ça commence bien.


Ses intentions sont tellement transparentes ça m'agace sérieusement,dis-le que tu veux tirer ton coup à la fin!GRRRRR.

"Non non,on prend ma voiture,nan j't'assure ça me dérange pas de conduire."Hors de question de faire une sortie sponsorisée par La Poste version délavée/tuning.


D'ailleurs conduire me détend et ce n'est pas plus mal car il m'énerve déjà.Nous voici dans les collines et je monte,je monte...je monte encore,et encore,mais il va me faire monter jusqu'à où comme ça lui?Heureusement l'ambiance s'amèliore tout au long du trajet car nous arrivons à avoir une réelle discussion,quelque chose qui ressemble à un rapport entre êtres humains et non proies mutuelles.

On s'arrête dans une zone de prairie sur les hauteurs,c'est vrai que la vue est magnifique on domine une bonne partie de la côte et la mer apparaît à l'horizon.

C'est à ce moment là qu'il me raconte avoir vu des extraterrestes dans ce coin en étant venu camper avec des amis ou un truc du genre,je n'ai pas écouté le quart de la phrase.Eh beh c'est vraiment un tue l'amour ce Postman me dis-je,il mérite la palme d'or celui-là...

 La magie oh combien éphémère qui nous avait permis de communiquer s'envole déjà et à chaque fois qu'il ouvre sa bouche il trouve moyen de faire disparaître un peu plus mon envie et cela c'est hors de question.Je suis libidineuse,je me sens en fusion alors ce n'est pas l'idiotie qui va m'enlever cet élan de vie.

Je me tourne un peu plus vers lui vous savez ce petit regard en coin qui exprime un "Alors tu te décides à m'embrasser grand dadet?;)" Apparemment le dadet en question ne déchiffre pas ce langage...il commence limite à me peloter les seins donc je l'attire à moi pour qu'enfin il presse ses lèvres sur les miennes.Il faut dire que je suis vraiment partagée sur Postman,je le trouve agaçant égocentrique et beauf mais parallèlement il est maladroit  et manque totalement de confiance en lui,ça explique en partie ses erreurs à répétition sur lesquelles je ferme partiellement les yeux.Peut-être que si je parviens à le détendre suffisamment il va laisser ses mauvaises manières au placard et être plus ouvert à un échange agréable?


Il n'embrasse pas trop mal mais commence à mieux se débrouiller,plus de maltraitances sur ma poitrine,c'est un peu plus caressant ouf.Ensuite niveau initiative....il ne met pas vraiment à l'aise je dirais.On passe à l'arrière de la voiture pour être à l'aise dans nos mouvements et les vêtements disparaissent assez vite mais ça manque de sensualité,les hormones sont plus impliquées que nous dans cette affaire.Je lui donne tout de même brièvement du plaisir et lui aussi,c'est appréciable mais on est relativement vite passés à l'étape suivante.Une fois le préservatif mis,j me suis doucement laissée glisser sur son membre aussi dur que de la pierre.J'aime particulièrement faire ça,catégorie des "purs moments" lorsque je contrôle cet instant fort de la pénétration face à lui,cette domination qu'impose mes yeux dans ses yeux,un regard sensuel,insolent,voler son instant d'abandon et lui offrir le mien lorsqu'il ne fait plus qu'un avec ma chair,ancré bien profondément en moi.


J'entame un mouvement de va et vient collée contre son corps,ondulant à un rythme doux,jouant de nos sensations mutuelles,puis accélèrant progressivement jusqu'à sentir sa jouissance proche.Ralentir,faire durer un peu les choses,il n'en peut plus mais je contrôle notre ébat.Il faut dire que monsieur se laisse totalement faire,il est assez inactif...mais je prends les choses en main.Une première jouissance s'annonce et je savoure cette sensation interne qui le fait grossir tandis que mon sexe l'enserre encore un peu plus intensifiant le plaisir.


De la condensation coule sur les vitres de la voiture dans la nuit et nous sommes assis l'un à côté de l'autre,je l'attire avec une certaine tendresse contre moi,posant sa tête sur ma poitrine rebondie,une main caressant ses cheveux.Nous parlons un moment,proximité que nous atteignons enfin...mais bien trop brève.J'ai encore envie de lui mais vu son manque de mouvement je me résoud à tout faire moi-même encore (bravo l'amant) et lui refait l'amour jusqu'à prendre plaisir ensemble.


La soirée est bien avancée et je nous reprenons la route.Tout au long du trajet nous discutons mais je ne peux m'empêcher de penser que lui et moi ça ne collera pas,déjà difficilement sur le plan du corps mais l'esprit pas du tout,nous sommes diamètralement opposés.


On s'embrasse une dernière fois et chacun rentre chez soi,on se dit qu'on se reverra...mais en ai-je réellement envie?